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Les troubadours du Pays-Niçois (3)

mardi 5 avril 2005, par Joan-Pèire

Raimon FERAUD, est né vers 1245. Il était le fils de Guilhem FERAUD III, seigneur d’Ilonse. Il fut envoyé à la cour du Comte de Provence, Charles Ier d’Anjou et prit part à la conquête du royaume de Naples en 1268. Il entra ensuite au service de Charles II et de sa femme Marie de Hongrie, puis à celui de son fils Robert. Prieur du couvent de Roquestéron, il se retira comme moine sur l’île de Lérins. Sa mort se situe vers 1325.

Voici ce que dit de lui Jehan de Nostredame :

"Raymond Feraud, gentilhomme provensal, avait esté toute sa vie amoureux, et vray courtizan, suyvant la Cour des Princes ; estoit bon poète provensal. La Royne Marie issue de la maison de Hongrie, femme de Charles II du nom, Roy de Naples, Comte de Provence, le retint à son service. Escrivoit fort bien et doctement en langue Provensalle de toutes sortes de rithmes, ainsi qu’on peut voir en la vie d’Andronic flz du Roy d’Hongrie, surnommé Sainct Honnoré de Lirins, par luy traduicte du Latin, et mise en rithme Provensalle, à la requeste de ladicte Royne d’Hongrie, à laquelle il dédia l’oeuvre en l’an 1300. En récompense duquel la Royne lui fit avoir un prioré dépendant du monastère de Saint Honnoré en l’isle de Lirins en Provence."

Son oeuvre maîtresse est "La vida de Sant-Honorat" un long poème de 4127 vers, publié à Nice en 1875 par Léandre SARDOU, corrigée dans la thèse d’Ingegard Süve-Ericson, édité à Uppsala en Suède. La langue utilisée par Raymond FERAUD n’est plus ici la "Koïné" littéraire pan-occitane mais semble bien être celle de son pays natal :

E si deguns m’assauta
Mon romanz ni mons ditz
Car non los ay escritz
En lo dreg proensal,
No, m’o tengan a mal
Car ma lenga non es
Del drech proenzales
(Et que personne ne me reproche
Mon récit et mon dit
Car je ne les ait pas écrits
Dans le pur provençal,
Qu’on ne m’en tienne pas rigueur
Car ma langue n’est pas
Du provençal "officiel.)

On lui doit aussi un planh (complainte sur la mort de Charles Ier d’Anjou en 1285), des "coblas" et "tensons".

(à suivre...)

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